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Volcanisme islandais, quelques détails dans le paysage...

Où l'on présente la géologie Islandaise dans ses grandes lignes, et l'on regarde dans les paysages quelques détails intéressants pour retracer certains évènements. Voir descriptif détaillé

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Le Projet

Quelques mots à propos de l’Islande

L’Islande est bien connue comme étant le pays de la glace et du feu. Dans cet article, nous n’allons pas nous intéresser à la partie glaciologie, mais à la géologie. L’Islande est en effet une île volcanique, assez jeune à l’échelle des temps géologiques : les roches les plus anciennes que l’ont peut y trouver n’ont guère que 15 millions d’années (une paille sur les 4,53 milliards d’années de notre planète !).
Cette île s’est formée par la conjonction de deux phénomènes :

  • la dorsale médio-Atlantique Nord, qui a commencé il y a 50 millions d’années à séparer l’Europe de l’Amérique du Nord,
  • un point chaud, sorte de chalumeau issu du noyau externe, qui épisodiquement génère un magmatisme en surface et perce la croûte terrestre. Ce point chaud était, avant d’être au droit de la dorsale, au Groenland où il a produit de grandes quantités de basalte visible sur les côtes Ouest et Est de l’île.

Nous ne souhaitons pas dans cet article aborder précisément toute l’histoire géologique de l’Islande, mais nous allons nous concentrer sur certains types de structures, plus ou moins évidents à repérer dans le paysage, qui peuvent nous aider à interpréter des successions d’évènements anciens. Nous allons donc traiter de chronologie relative, et non absolue : avec ces méthodes il n’est pas possible de donner un âge, mais de comparer les âges de formations.

Les dykes

Les dykes sont des anciennes cheminées volcaniques, qui ont été comblées par le magma qui n’est pas arrivé en surface et a refroidi en place. Elles sont donc par définition plus jeunes que les roches encaissantes.
Ces roches plus jeunes sont fréquemment plus résistantes que les roches encaissantes, ce qui leur permet parfois de persister dans le paysage après la disparition de l’encaissant, comme sur les exemples ci-dessous :

  1. 1. Dans Vopnafjordur, à proimité de Gjulfursarfoss, ce dyke protrude hors de la falaise de plue de 10 m. Cette zone est très faillée et le basalte encaissant localement très bréchifié.
  2. 2. À Djupivogur, au Sud des plages de sable noir, une famille de dykes (plusieurs dykes avec la même orientation suggérant une mise en place concommitante dans une même famille de failles) ont résisté à l’érosion marine et forment des barrières aux vagues.
  3. 3. À Dynjandifoss, la rivière issue de la cascade coule relativement rectilinéairement jusqu’à rencontrer ce dyke (à la limite de la zone éclairée), qui dévie la course du torrent vers la droite.

Successions volcaniques

Un volcan produit au cours de sa vie en général plusieurs éruptions. Ces éruptions successives peuvent être de nature similaire ou non, et même au cours d’une même éruption plusieurs types de produits peuvent être émis : cendres, scories, lave...
Entre deux éruptions, il est possible que l’érosion ait le temps d’emporter du matériel, la tectonique peut changer l’inclinaison des terrains sous-jacents, et ainsi entraîner la formation de discontinuités.
On peut voir ce type de successions dans les exemples ci-dessous :

  1. 1. La falaise à oiseaux de Latrabjarg, haute de plus de 200 m, montre très nettement des coulées de lave successives. Dans le quart supérieur gauche de l’image, on note la présence d’une vallée formée par l’extension limitée d’une coulée, qui a été comblée par la suivante.
  2. 2. Détail de la même falaise, on voit très nettement les scories accumulées au-dessus du basalte, surmontées à nouveau par du basalte massif.
  3. 3. Dans le chapelet des îles Vestmann, on voit sur cerrtaines îles des discordances angulaires très évidentes. Sur cette image en particulier, on voit distinctement les couches de tuf faiblement pentées vers la droite qui ont été recouvertes par des couches fortement pentées vers la gauche. Dans le cas du volcanisme, le principe d’horizontalité n’est pas systématiquement respecté, mais cette discordance montre a minima la succession de deux éruption, avec possiblement une érosion entre les deux.

Paléosols

Si l’intervalle de temps entre deux éruptions est suffisamment long (quelques milliers d’années a minima), il peut arriver qu’un sol se mette en place sur la coulée ancienne. Lors de la nouvelle coulée de lave, ce sol se retrouvera alors instantanément vitrifié par la chaleur, métamorphisé. Cela lui donnera généralement une couleur rouge vif. Ce type de formation ne peut être trouvé qu’immédiatement en-dessous d’une coulée de lave.

  1. 1. Paléosol bien visible au pied de la falaise à oiseaux de Latrabjarg
  2. 2. Sur la droite de la cascade de Dynjandi, dans le cercle rouge, ...
  3. 3. ... on peut voir entre les filets d’eau ces superbes paléosols préservés

Géologie, mesure du temps et végétation

L’Islande a une géologie en constant renouvellement, et permet donc à des plantes de coloniser de nouveaux terrains. Il est alors possible d’estimer l’âge d’un terrain par la végétation qui y pousse (espèces, quantité, ...). À noter qu’il faut cependant bien prendre en compte les variables climatiques, qui peuvent être très différentes d’un site à l’autre.

  1. 1. La frangine laineuse pousse volontiers sur les coulées de lave. Ici à proximité du Snaeffels. Sa présence permet d’estimer l’âge minimum de cette coulée de lave à 5000 ans.
  2. 2. À Heimaey, l’éruption de 1973 a engendré une coulée de lave et scories qui a recouvert la végétation existante (l’éruption précédente avait environ 5000 ans). Aujourd’hui encore, la limite nette entre ces deux coulées de lave est évidente.
  3. 3. L’île de Surtsey a émergé de l’océan en 1963. Depuis, seuls des scientifiques, décontaminés, ont été autorisés à débarquer. Cela signifie que toutes les plantes qui ont réussi à s’implanter sur l’île ont été apportées par le vent (anémogamie) et les oiseaux (zoogamie).

Résumé

L’Islande est une île jeune, mais avec une histoire géologique complexe. Il est possible pour l’œil averti de déceler dans le paysage des éléments qui aideront à analyser et estimer des âges relatifs ou absolus. Nous n’avons pas ici mentionné l’histoire glaciaire de l’Islande avec les diverses formes modelées dans les paysages par les glaciers, un article entier pourrait être consacré à ce sujet !

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